02/09/2025

35 secondes de folie – Comment Cloudflare a encaissé une nouvelle attaque DDoS record !

Par admin

35 secondes de folie - Comment Cloudflare a encaissé une nouvelle attaque DDoS record !

35 secondes… C’est même pas le temps qu’il vous faut pour réchauffer votre café au micro-ondes. Par contre, c’est pile poil le temps qu’il a fallu à des attaquant pour balancer 11,5 térabits par seconde sur les serveurs protégés par Cloudflare. Pour vous donner une idée, c’est comme si quelqu’un vous envoyait 10 000 films HD d’un coup, direct dans la tronche.

Cette attaque monumentale s’inscrit dans une série d’assauts qui deviennent de plus en plus violents. Par exemple, au premier trimestre de cette année, Cloudflare a bloqué 20,5 millions d’attaques DDoS. C’est quand même une augmentation de 358% par rapport à l’année dernière. Visiblement, quelqu’un s’amuse à tester les limites de l’infrastructure Internet mondiale… Mais le plus bizarre dans cette histoire, c’est l’origine de l’attaque.

Apparemment, la majorité du trafic malveillant provenait de ressources compromises sur Google Cloud Platform, donc de serveurs légitimes, payés rubis sur l’ongle par des entreprises lambda, transformés en armes de destruction massive de réseau. Le modèle pay-as-you-go du cloud est devenu une aubaine pour les attaquants qui peuvent louer une gigantesque puissance de feu quasi illimitée juste le temps de leur méfait.

L’attaque
dont on parle aujourd’hui
a utilisé la technique du UDP flood. Celle-ci est un peu vicieuse car contrairement au protocole TCP qui établit une connexion avant d’envoyer des données, l’UDP balance tout sans prévenir. Ainsi, chaque paquet UDP force le serveur victime à allouer des ressources pour le traiter, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus répondre aux requêtes légitimes.

Et ce qui est impressionnant, c’est la rapidité de montée en puissance car les systèmes de Cloudflare ont détecté une progression de zéro à 11 térabits en moins de 10 secondes. C’est plus rapide qu’une Tesla qui passe de 0 à 100 et les défenses automatisées ont immédiatement appliqué des règles de limitation et du filtrage par IP pour étouffer l’attaque avant qu’elle ne fasse des dégâts.

Le rapport Q1 2025 de Cloudflare
révèle que Google Cloud (AS396982) figure parmi les principaux réseaux sources d’attaques DDoS HTTP et la plupart des réseaux dans ce classement sont des fournisseurs cloud ou d’hébergement connus. D’ailleurs, pour aider ces fournisseurs à identifier et neutraliser les comptes abusifs, Cloudflare propose gratuitement un flux des
botnet qui font des attaques DDoS afin que tout le monde puisse rapidement les bloquer.
C’est leur façon de dire “on est tous dans le même bateau, entraidons-nous”.

En tout cas, cette attaque de 11,5 Tbps pulvérise totalement le précédent record établi en juin dernier, qui plafonnait à 7,3 Tbps. À ce rythme, on se demande où ça va s’arrêter, d’autant plus que ce n’est pas un cas isolé.
Cloudflare rapporte
en effet avoir bloqué des centaines d’attaques dépassant 1 Tbps ces dernières semaines, incluant une attaque UDP distincte qui a atteint 5,1 milliards de paquets par seconde. Pour contextualiser, c’est comme si chaque être humain adulte sur Terre vous envoyait un SMS.

Évidemment, l’industrie s’inquiète de cette escalade et sans protection de type Cloudflare, une attaque de cette ampleur mettrait n’importe quel site hors ligne instantanément. Même avec toute la bonne volonté du monde, votre FAI ne pourrait pas absorber 11,5 térabits de trafic malveillant… En tout cas, j’ai hâte de lire le rapport de Cloudflare qui devrait arriver bientôt…

Je me demande comment on pourrait se passer de Cloudflare maintenant… Ils sont devenus tellement incontournables… Ils sont un bouclier incroyable mais également un point de centralisation dramatique pour le net.

En attendant, une chose est sûre, les attaques DDoS ne sont plus ce qu’elles étaient. On est passé du petit script kiddie qui s’amuse à faire tomber le site de son lycée avec
LOIC
à des opérations massives capables de mettre à genoux des infrastructures entières… Et avec l’évolution du cloud et de l’IA, on n’a probablement encore rien vu.

Source

Source : korben.info