50 000 confessions ChatGPT ont fuité – De l'avocat ripou au dissident en danger
Vous savez ce qui est pire que de se confier à un psy qui prend des notes ?
Bah c’est se confier à ChatGPT en pensant que c’est privé, évidemment !
Un chercheur du nom de Digital Digging vient de révéler que 50 000 conversations ChatGPT ont fuité sur Google, et le contenu est explosif. Un avocat qui demande comment virer une communauté indigène d’Amazonie, des dissidents arabes qui critiquent leur gouvernement, et des PDG qui balancent leurs secrets d’entreprise comme si c’était Snapchat.
Le truc complètement dingue, c’est que tout ça vient d’une petite checkbox innocente dans la fonction de partage de ChatGPT. Vous savez, c’est ce bouton “Share” que tout le monde utilise pour montrer ses prompts géniaux à ses potes. Sauf qu’il y avait une option “Make this chat discoverable” que personne ne lisait vraiment. Du coup Google a indexé toutes ces conversations, et n’importe qui pouvait tomber dessus en cherchant les bons mots-clés.
Digital Digging a ainsi analysé 512 de ces conversations publiques et a découvert que 20% contenaient des informations sensibles ou potentiellement compromettantes : Des victimes de violence domestique qui planifient leur fuite, des professionnels de santé qui partagent des protocoles de traitement détaillés (bonjour le secret médical), et même des utilisateurs qui décrivent des activités cyber-criminelles potentielles. Certains utilisateurs arabes ont partagé des critiques du gouvernement égyptien, ce qui pourrait littéralement leur coûter leur liberté.
L’exemple le plus choquant reste quand même cet avocat d’une compagnie énergétique qui demandait conseil pour négocier le déplacement d’une communauté indigène en Amazonie. Le mec demandait littéralement comment obtenir “le prix le plus bas possible dans les négociations”. Si ça c’est pas un scénario de méchant de James Bond, je sais pas ce que c’est. Et tout ça, accessible publiquement pendant des mois avant qu’OpenAI ne réagisse.
OpenAI a bien essayé de faire le ménage en urgence. Ils ont supprimé les URLs originales, ajouté des tags noindex et nofollow, et demandé à Google de tout désindexer. Gizmodo rapporte qu’ils ont tenté de retirer près de 50 000 conversations de l’index Google. Le CISO d’OpenAI a même qualifié ça d’"expérience de courte durée pour aider les gens à découvrir des conversations utiles". Lol.
Mais voilà le problème : Internet n’oublie jamais. Archive.org, la Wayback Machine, a sauvegardé plus de 110 000 de ces conversations avant qu’OpenAI ne puisse réagir. Et Digital Digging confirme qu’OpenAI n’a même pas demandé à Archive.org de supprimer ces archives. Mark Graham, le directeur de la Wayback Machine, a confirmé qu’aucune demande d’exclusion à grande échelle n’a été faite. Du coup, toutes ces confessions sont encore accessibles pour qui sait où chercher.
Ce qui ressort de cette affaire, c’est surtout que les gens traitent ChatGPT comme un confessionnal numérique. Ils partagent leurs secrets les plus sombres, leurs plans d’affaires confidentiels, leurs problèmes personnels, en pensant que c’est entre eux et la machine. Sauf que non. Dès que vous cliquez sur “Share”, vous créez potentiellement une trace permanente sur Internet. Et même si OpenAI supprime tout de son côté, des dizaines de services d’archivage ont déjà fait des copies.
OpenAI, la boîte qui nous sermonne constamment sur l’importance de l’IA “sûre et responsable”, vient donc de créer la plus grande base de données de confessions publiques de l’histoire de l’humanité. Ils ont littéralement transformé leur chatbot en piège à secrets, et maintenant des milliers de personnes découvrent que leurs conversations privées sont consultables par n’importe qui avec une connexion Internet.
Pour les victimes de cette fuite (qui je le rappelle on quand même cliqué sur “Share” donc bon…), les conséquences peuvent être dramatiques. On parle de personnes qui ont révélé des informations pouvant détruire leur carrière, leur mariage, voire les mettre en danger physique dans le cas des dissidents politiques.
Bref, traitez ChatGPT comme vous traiteriez Twitter ou Facebook. Si vous ne voulez pas que ça se retrouve sur la place publique, ne le partagez pas. Et surtout, SURTOUT, lisez les petites cases à cocher avant de cliquer sur “Partager” parce qu’entre “partager avec un ami” et “indexer sur Google pour l’éternité”, il n’y a qu’une checkbox de différence.
Comme d’hab sur Internet, rien n’est vraiment privé, et ce qui est mis en ligne le reste pour toujours. Même quand c’est censé être une conversation privée…
Source : korben.info