Il balance un stream de DOOM sur des caméras Yi pleines de failles
Vous avez une caméra de surveillance connectée chez vous ? Du genre petite caméra Yi à 15 balles achetée sur AliExpress pour surveiller le salon ou le chat quand vous n’êtes pas là ? Alors tenez-vous bien parce qu’un chercheur a réussi à faire tourner DOOM dessus. Et sans toucher au firmware s’il vous plait ! Il a juste exploité le stream vidéo et quelques bugs bien sentis de l’appareil.
Luke M a publié son
projet Yihaw sur GitHub
et ça fait un peu peur car si quelqu’un peut hijacker le stream de votre caméra pour y balancer un FPS des années 90, il peut aussi faire pas mal d’autres trucs beaucoup moins rigolos.
Le hack est assez cool d’ailleurs car ces caméras Yi tournent sur un petit processeur ARM sous Linux. Elles ont donc une app mobile qui vous permet de voir le stream en temps réel et Luke M a trouvé plusieurs vulnérabilités dans la stack réseau de la caméra. Je vous passe les détails mais avec ces bugs, il peut injecter du code arbitraire sans modifier le firmware.
Il peut alors créer trois threads qui tournent en parallèle. Le premier récupère les frames YUV420p directement depuis le capteur de la caméra. Le deuxième convertit ça en h264. Le troisième, au lieu d’envoyer le flux vidéo normal, envoie DOOM. Du coup, vous ouvrez l’app Yi IoT sur votre smartphone et vous voyez le Doomguy buter des demons au lieu de voir votre salon. C’est rigolo, hein ?
Ces caméras Yi, il y en a des millions installées partout dans le monde. Bureaux, maisons, magasins…etc car elles sont pas chères, elles marchent plutôt bien, elles ont une app correcte, mais leur sécurité c’est une vraie passoire. C’est bourré de bugs qu’on trouve en une après-midi avec un fuzzer basique.
Luke M liste plusieurs exploits dans son repo GitHub et c’est un vrai buffet à volonté pour quelqu’un qui veut prendre le contrôle de ces caméras. Bien sûr ce serait illégal alors personne ne le fait, surtout parce que ça demande quand même un peu de boulot pour chaque modèle de caméra. Mais les outils existent, les vulnérabilités sont connues, et si un chercheur solo peut le faire pour s’amuser avec DOOM, imaginez ce qu’un botnet bien pensé pourrait faire.
Tous ces trucs qu’on a chez nous, qui tournent sur du Linux embarqué avec des stacks réseau écrites à l’arrache par des équipes chinoises sous-payées qui doivent sortir un produit tous les trois mois.
C’est beau non ?
Source : korben.info