21/08/2025

Les douaniers américains fouillent les téléphones plus que jamais, alors méfiance !

Par admin

Les douaniers américains fouillent les téléphones plus que jamais, alors méfiance !

Si vous planifiez un voyage aux États-Unis, vous savez surement déjà que vos téléphones et ordinateurs peuvent être fouillés par les douanes américaines. Sauf que depuis quelques jours, les chiffres relatifs à ces fouilles sont sortis. Entre avril et juin 2025, le CBP (Customs and Border Protection) a inspecté 14 899 appareils électroniques, ce qui est un record qui dépasse de 16,7% le précédent pic de début 2022.

C’est d’ailleurs en progression constante, puisqu’en 2015, seulement 8 503 appareils étaient contrôlés sur une année entière, en 2023, on était déjà à plus de 41 000, et maintenant, on atteint près de 15 000 en un seul trimestre.

Derrière ces stats se cache une réalité juridique complexe baptisée la “border search exception” qui permet aux agents fédéraux de fouiller sans mandat ni suspicion raisonnable. Hé oui, le 4e Amendement, qui protège normalement les américains contre les perquisitions injustifiées, s’efface dans cette zone de quelques miles autour des frontières, y compris dans les aéroports.

Pour les non-citoyens américains, c’est simple, refuser de donner son mot de passe peut signifier un refus d’entrée sur le territoire. Tous les voyageurs étrangers, même avec un visa valide, peuvent ainsi être refoulés en un claquement de doigt. Par contre, les citoyens américains ne peuvent pas être empêchés d’entrer dans leur pays, mais leurs appareils peuvent être confisqués durant des semaines, voire des mois.

C’est pas un pays de zinzins quand même ?

L’ACLU soulève un point intéressant qui est que le vrai problème, c’est l’effet paralysant que cela a sur tous les voyageurs. Car même si elle est statistiquement rare (moins de 0,01% des 420 millions de voyageurs annuels), cette possibilité influence le comportement de millions de personnes.

Perso, j’attendrais que Trump parte et que les américains se détendent un peu du slip avant de remettre les pieds là bas. D’ailleurs le tourisme s’est bien cassé la gueule à cause de Donald. C’est dommage quand même..

Côté technique, les agents distinguent deux types de fouilles. La “recherche basique” se fait sur place et consiste en un agent qui parcourt vos photos, messages, applications…etc. Et la “recherche avancée” ou “forensique” implique l’envoi de l’appareil vers des laboratoires spécialisés pour récupérer fichiers supprimés, historiques chiffrés et données protégées par mot de passe. Notez que cette seconde option nécessite théoriquement une “suspicion raisonnable” d’activité criminelle, mais bon, ça reste au bon vouloir de l’agent des douanes qui vous contrôlera.

Le 5e Amendement protège les droits des américains de ne pas révéler verbalement leur mot de passe, mais les tribunaux permettent souvent aux agents de vous contraindre à déverrouiller votre téléphone avec votre empreinte ou votre visage. D’où l’astuce répandue qui consiste à désactiver Face ID et Touch ID avant d’arriver à la frontière.

Les experts en sécurité recommandent plusieurs stratégies. J’avais moi-même fait un article sur le sujet il y a quelques temps. En gros, faut utiliser un téléphone de voyage avec données minimales, mais pas trop épuré pour éviter les soupçons. Transférer temporairement photos et fichiers sensibles vers le cloud, puis les supprimer localement. Et bien sûr désinstaller les réseaux sociaux avant le voyage. Perso, d’ordinaire, j’opte pour un achat de smartphone pas cher qui me servira juste pour le quotidien là bas. C’est un peu relou mais bon, après une fois la frontière passée, il est toujours possible de réinstaller d’autres app ou d’aller voir ses emails via un VPN.

Une nuance importante de tout ce bordel, c’est surtout que depuis 2017, la politique du CBP interdit officiellement l’accès aux données stockées dans le cloud. Les agents ne peuvent fouiller que ce qui est physiquement présent sur l’appareil. Emails, messages et posts sur serveurs distants restent donc théoriquement protégés, mais si vous gardez des copies locales de ça sur votre appareil, c’est mort.

Et puis il y a aussi l’imprécision des “circonstances atténuantes” qui permettent de garder un appareil plus de cinq jours. On a eu le cas y’a pas longtemps avec un chercheur français qui s’est vu refuser l’entrée après découverte de messages critiques envers Trump sur son téléphone. Ces cas illustrent l’arbitraire potentiel du système et leur amour de tout ce qui est liberté d’opinion et d’expression…

Heureusement, au Canada, la situation reste plus mesurée puisque seulement 0,007% des voyageurs ont vu leurs appareils inspectés entre 2017 et 2024, pour un volume de seulement 38% de ces fouilles qui ont permis effectivement de prouver des violations douanières ou d’immigration, justifiant selon les autorités cette “mesure exceptionnelle mais très efficace”.

Et pour les journalistes et les avocats, la protection reste floue… En effet, le CBP mentionne des “limitations” pour tout ce qui est informations professionnelles protégées, mais sans détailler lesquelles ni comment elles s’appliquent concrètement. Donc méfiance les amis, car Oncle Sam est très curieux en ce moment…

Source

Source : korben.info