27/07/2025

UnMarker – L'outil qui ridiculise les watermarks des images IA

Par admin

UnMarker - L'outil qui ridiculise les watermarks des images IA

Des chercheurs de l’Université de Waterloo ont créé UnMarker, un outil qui efface les watermarks des images IA comme si c’était du Tipp-Ex numérique. Et ça marche sur absolument tous les systèmes de watermarking existants.

Ces fameux watermarks invisibles que Google, Meta et compagnie nous vendent comme LA solution miracle contre les deepfakes viennent de se prendre une grosse claque. Andre Kassis et Urs Hengartner, deux chercheurs canadiens, ont développé cet outil qui peut supprimer n’importe quelle marque de provenance en quelques minutes seulement, avec juste une carte graphique Nvidia A100 de 40 GB. Leur recherche détaillée a été présentée au symposium IEEE sur la sécurité et la confidentialité et le principe est assez malin.

Au lieu d’essayer de comprendre comment fonctionne chaque système de watermarking (ce qui serait un cauchemar), UnMarker cherche simplement les variations spectrales inhabituelles dans les images. Comme si vous cherchiez les endroits où quelqu’un a écrit à l’encre invisible sur une feuille… Pas besoin de savoir ce qui est écrit, juste de trouver où c’est écrit et de l’effacer.

D’ailleurs, les résultats sont édifiants puisque quand ils ont testé leur outil sur différents systèmes comme Stable Signature de Meta ou StegaStamp, le taux de détection des watermarks est tombé sous les 50%. Et sur SynthID de Google ? Il est passé de 100% à seulement 21% de détection. Autant dire que c’est mort.

L’outil fonctionne en deux étapes selon le type de watermarking. Je vous explique… Pour les méthodes qui modifient les détails fins de l’image, il applique des ajustements ciblés sur les hautes fréquences autour des bords et des textures. Et pour celles qui altèrent la structure globale, il introduit des perturbations subtiles sur des motifs de pixels plus larges. Tout ça sans que l’image ne change visuellement d’un poil.

Le code est même disponible sur GitHub pour ceux qui veulent tester. Ça prend littéralement deux minutes max pour traiter une image, et ça tourne offline sur votre machine. Pas besoin d’API, pas besoin de connaître les paramètres internes du watermark, rien. Bref, c’est universel.

En gros, avec cet outil, toute la stratégie de l’industrie tech pour lutter contre les deepfakes vient de prendre un sacré coup. La Maison Blanche avait obtenu des engagements de sept géants de la tech pour investir massivement dans ces technologies de watermarking et là on peut dire que ce sont des millions de dollars partis en fumée.

Andre Kassis l’explique très bien dans l’interview qu’il a donnée au Register. Le problème, c’est qu’on a mis la charrue avant les bœufs. On s’est excités sur cette technologie sans vraiment réfléchir à sa sécurité. Et ce n’est pas la première fois que des chercheurs tirent la sonnette d’alarme. En 2023, des universitaires du Maryland avaient déjà prévenu que les techniques de watermarking ne fonctionneraient pas. Plus récemment, en février, des chercheurs affiliés à Google DeepMind et l’Université du Wisconsin-Madison ont conclu qu’aucun système existant ne combinait robustesse, infalsifiabilité et détectabilité publique.

Alors oui, c’est inquiétant surtout qu’on ne peut plus vraiment faire confiance à ce qu’on voit… Alors maintenant qu’on découvre que la principale défense qu’on nous proposait est aussi efficace qu’un château de cartes face à un ouragan, y’a de quoi déprimer…

Les deepfakes restent aussi une menace énorme, et on n’a toujours pas de solution fiable pour les détecter. D’ailleurs, si vous cherchez des outils de détection de deepfakes, sachez qu’ils existent mais restent limités face à l’évolution constante des techniques de falsification. Bref, on continue à investir des millions dans ces technologies alors qu’on sait pertinemment qu’elles sont cassables, mais comme c’est devenu une industrie énorme, c’est dur de remettre le génie dans sa bouteille…

Pour finir sur une note un peu moins déprimante, cette recherche nous rappelle une leçon importante : la sécurité doit toujours passer en premier. Alors avant de s’emballer sur une nouvelle technologie “révolutionnaire”, il faudrait peut-être d’abord se demander comment elle pourrait être détournée… En attendant, continuez à vous méfier de tout ce que vous voyez en ligne car Watermark ou pas, la prudence reste votre meilleure défense contre fausses images / vidéo.

Source

Source : korben.info